Emeutes en GB

Nuit d'émeutes à Tottenham, au nord de Londres

Tottenham, quartier nord de Londres, a été le théâtre de violents affrontements dans la nuit de samedi à dimanche

Les émeutes, qui ont fait huit blessés parmi les policiers, ont éclaté après une manifestation dénonçant la mort jeudi d'un homme, tué par des policiers armés.

Dimanche matin, la police britannique a bouclé plusieurs rues en raison de quelques "poches isolées de criminalité" dans ce quartier pluriethnique où le calme était dans l'ensemble revenu.

Les autorités ont mis en place un vaste dispositif policier vendredi au Royaume-Uni afin de prévenir une reprise des émeutes qui ont touché plusieurs villes, à l'aube du week-end traditionnellement marqué par des sorties arrosées dans les pubs. 16.000 policiers restent mobilisés à Londres, contre 2.500 en temps ordinaire. Il s'agit du plus important déploiement de forces de l'ordre dans la capitale britannique en temps de paix. Steve Kavanagh, commissaire adjoint de la police londonienne, a précisé que la mesure visait à répondre au défi posé à l'ordre public après quatre nuits de violence qui ont fait cinq morts. Plus de 1.200 personnes ont été interpellées, dont 770 à Londres, au cours de ces violences qui ont fait 111 blessés dans les rangs de la police. Même en temps normal, les soirées du vendredi et du samedi sont généralement l'occasion d'une forte consommation d'alcool dans les bars et de certains débordements. La police britannique a essuyé des critiques pour ne pas avoir pris la mesure des événements qui se déroulaient à Londres où seulement 6.000 policiers avaient été mobilisés face aux émeutiers et aux pillards.

l Le Premier ministre britannique a demandé à l'ancien chef de la police new-yorkaise Bill Bratton son aide en tant que consultant pour tenter de mettre fin aux émeutes qui secouent encore plusieurs villes d'Albion.

LONDRES, 14 août -- En réponse aux émeutes qui ont touché Londres et d'autres villes britanniques la semaine dernière, le Premier ministre britannique David Cameron a annoncé dimanche une approche plus sévère pour maintenir l'ordre public.

M. Cameron a indiqué dans une interview accordée à l'hebdomadaire The Sunday Telegraph qu'il n'y aurait pas de tolérance même pour les petites infractions à la loi dans les rues de la ville, copiant ainsi l'approche appelée "tolérance zéro" qui a vu le jour aux Etats-Unis à la fin des années 1990.

La mesure "tolérance zéro" autoriserait la police à reprendre le contrôle des rues des mains des gangs et criminels, avec une politique visant à traduire en justice les délinquants à la moindre infraction.

"Nous n'avons pas suffisamment employé le language de la tolérance zéro", a indiqué M. Cameron, qui a promis une grande annonce sur ces mesures avant l'automne.

Il a également souligné qu'il pensait que les émeutiers étaient des criminels et que les émeutes ne devaient pas être traitées comme des manifestations.

"Ces gens qui pillaient des téléviseurs ne se plaignaient pas de la réforme des allocations de formation ou des frais de scolarité. Ils s'emparaient des téléviseurs parce qu'ils voulaient un téléviseur et ils n'étaient pas prêts à faire des économies pour l'acheter comme les gens normaux", s'est indigné M. Cameron.

Il a ajouté qu'il ne reviendrait pas sur la décision du gouvernement de diminuer de deux milliards de livres sterlings (3,22 milliards de dollars) le budget de la police dans les quatre ans à venir.

La police londonienne a déclaré avoir arrêté jusqu'à présent quelque 1 200 personnes et pourrait en arrêter 3 000 au total.

Les villes britanniques ont retrouvé le calme depuis jeudi soir, grâce en particulier au déploiement d'un grand nombre de policiers. Le gouvernement et les responsables des forces de l'ordre ont promis de maintenir une forte présence policière aussi longtemps que nécessaire.