Élysée 2012 Au Parti socialiste, à qui profite le scandale DSK

Élysée 2012

Au Parti socialiste, à qui profite le scandale DSK

Le Point.fr - Publié le 15/05/2011 à 19:57 - Modifié le 15/05/2011 à 21:11
L'ancien patron du FMI était le grand favori des sondages pour 2012. Avec sa sortie du jeu, les cartes sont rebattues au PS.

Et maintenant ? Dominique Strauss-Kahn, qui était jusque-là tout-puissant dans les sondages pour 2012, qui apparaissait comme le seul socialiste en mesure de battre Nicolas Sarkozy, comme le seul à pouvoir éviter à la gauche un nouveau 21 avril, sort du jeu. Inculpé pour agression sexuelle, tentative de viol et séquestration à New York, DSK, qui bénéficie de la présomption d'innocence, ne semble pas en mesure de se sortir de cette affaire avant le 13 juillet, date de fin du dépôt des candidatures à la primaire PS. Les cartes sont donc rebattues (voir notre dossier spécial : le PS en route vers 2012).

Martine Aubry, l'heure du choix

La patronne du PS était dans un pacte avec DSK. Ils avaient décidé de ne pas se présenter l'un contre l'autre dans le cadre de la primaire PS. La donne change de fait. Aubry, poussée depuis longtemps à se lancer dans la bataille par de nombreux élus - le groupe Solferino 2012 -, n'a a priori plus de raison de ne pas être candidate. Un de ses soutiens constate dimanche : "Soit elle y va, soit elle n'y va pas et elle laisse le champ libre à Ségolène Royal et François Hollande. Cette deuxième hypothèse est peu probable..." Il n'empêche que Martine Aubry, qui a eu plusieurs fois l'occasion de se lancer, après la victoire aux cantonales ou lors de la présentation du projet du parti pour 2012, ne l'a jamais fait, laissant planer le doute sur sa volonté. Cependant la maire de Lille a toujours répété que, de DSK ou d'elle, le mieux placé irait. Aujourd'hui, DSK est très mal placé.

François Hollande, le vainqueur

Si un socialiste doit sortir vainqueur de cette affaire, c'est lui. Certes, comme tous ses camarades, il est stupéfait, sous le choc, etc. Mais sa cote pourrait connaître un bond si DSK se voyait définitivement fermer la porte de la politique française. En moins d'un an, Hollande a opéré une percée dans les sondages jusqu'à embêter sérieusement les proches de DSK, qui préparaient la piste à leur champion. "Je ne vois pas la valeur ajoutée d'Hollande, son supplément d'âme", sanctionnait un strauss-kahnien il y a trois jours, il y a un siècle, une éternité. Aujourd'hui, ce qui pouvait apparaître comme un handicap - disputer à DSK l'électorat social-démocrate - pourrait bien devenir le principal atout d'Hollande.

Ségolène Royal en solitaire

Elle a révélé dimanche au Grand rendez-vous Europe 1/Le Parisien-Aujourd'hui en France qu'elle devait rencontrer Dominique Strauss-Kahn "mardi prochain"... Il est peu probable que le rendez-vous ait lieu et pour l'heure Royal se contente comme les autres d'évoquer "un contexte tout à fait particulier". Elle prend donc des pincettes, jugeant "compliqué" d'évoquer la primaire : "Je ne veux pas laisser penser par mes déclarations que j'accélère je ne sais quelle stratégie politique." Mais, de toute façon, l'ex-candidate à la présidentielle trace sa route en faisant mine depuis le début de ne pas se soucier des turpitudes du PS. Najat Vallaud Belkacem, élue lyonnaise du premier cercle royaliste, nous confiait la semaine dernière : "La présidentielle, c'est une histoire entre Ségolène Royal et les Français. Pas entre elle et les autres candidats." Aucune raison dès lors de changer de trajectoire...

Arnaud Montebourg cherche nouveau rival

Le candidat déclaré à la primaire avait un rêve : se retrouver au second tour de la primaire face à DSK... Depuis qu'il s'est lancé dans la bataille en novembre dernier, Montebourg se place à gauche du PS pour représenter une alternative au patron du FMI. Aujourd'hui, c'est probablement dans un face-à-face avec Hollande que Montebourg va tenter de se positionner, lui qui était le premier à dire que DSK et Hollande "défendent les même idées". Le président du conseil général de Saône-et-Loire n'a pas réagi à l'affaire, car il est aujourd'hui à Jérusalem en voyage politique dans le cadre de sa campagne.

Manuel Valls et les autres...

Ils sont quelques-uns à avoir annoncé qu'ils pourraient se présenter à la primaire si DSK n'y allait pas : Pierre Moscovici, Gérard Collomb et Manuel Valls. Mais le cas de ce dernier est un peu différent. Officiellement candidat à la primaire PS, il nous avait annoncé en février dernier qu'il renoncerait si DSK revenait. Il n'a pas souhaité répondre à nos questions aujourd'hui. Mais tous ces élus ont désormais un choix à faire. À l'inverse, Benoît Hamon, représentant de l'aile gauche du PS qui était poussé par ses proches à se présenter face à DSK, semble libéré de cette perspective.

Le directeur général du FMI est sorti cette nuit du commissariat, menotté. Il a accepté de subir de nouveaux examens médicaux et devrait comparaitre devant la justice ce lundi après-midi.