La sécurité, les migrations et la coopération économique figurent en tête de l'ordre du jour du sommet Afrique-UE

La sécurité, les migrations et la coopération économique figurent en tête de l'ordre du jour du sommet Afrique-UE


TRIPOLI, 28 novembre / La paix et la sécurité, la migration illégale vers l'Europe, et la coopération économique devront figurer en tête de l'ordre du jour du troisième Sommet Afrique-UE qui se tiendra lundi et mardi à Tripoli, capitale de la Libye.

Pendant deux jours, les chefs d'Etat, de gouvernement ou leurs représentants de 27 Etats membres de l'UE et de 53 pays africains, évalueront les progrès réalisés dans leurs huit partenariats, trois ans après le lancement de la Stratégie commune Afrique-UE à Lisbonne, capitale portugaise.

La conférence mettra également l'accent sur le renforcement des liens afro-européens afin d'ouvrir de nouvelles perspectives pour un avenir meilleur et plus prospère par l'adoption d'un deuxième plan d'action (2011-2013) de la stratégie lors du sommet de Tripoli.

La paix et la sécurité figurent en tête des huit domaines prioritaires pour le partenariat stratégique UE-Afrique, et resteront l'une des préoccupations majeures des deux parties, selon des observateurs à Tripoli.

Comme il a été énoncé lors de la 14e Réunion ministérielle Afrique-UE à Luxembourg en avril dernier qu '"il n'est pas nécessaire d'avoir un deuxième plan d'action qui est fondamentalement différent" de la première, l'on devrait s'attendre à ce que la construction et le maintien de la sécurité et de la paix restera toujours la priorité du partenariat UE-Afrique dans les années à venir.

Les thèmes tels que la stabilité en Somalie, le prochain référendum dans le sud du Soudan et les changements anticonstitutionnels de gouvernement en Afrique, seront discutés lors du sommet de Tripoli comme ils l'avaient été lors des précédentes réunions entre l'UE et l'Afrique.

La migration clandestine africaine vers l'Europe, qui est étroitement liée à la sécurité et de la paix de l'Europe, sera également discutée par les dirigeants des deux continents.

Selon les statistiques de l'UE, rien qu'en 2008, 67 000 personnes ont fait le traversée périlleuse à travers la Méditerranée vers l'Europe, avec un nombre inconnu de noyade lors de la traversée.

Selon le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, la pauvreté est la principale cause de la migration clandestine africaine vers l'Europe.

Placé sous le thème de "l'investissement, la croissance économique et la création d'emplois", le Sommet servira d'une plate-forme où l'UE et l'Afrique peuvent discuter des moyens concrets pour parvenir à une croissance économique dans le contexte de la crise mondiale.

"Dans un contexte de crise économique mondiale, le sommet de Tripoli se penchera sur la façon dont les ressources humaines et financières suffisantes (des envois de fonds des ressortissants de pays africains) peuvent encore être renforcées," a déclaré aux médias avant le sommet Klaus Rudischhauser, directeur des relations avec les pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique à la Direction générale du développement de la Commission européenne.

Les dirigeants des deux continents devront étudier les moyens par lesquels les pays africains peuvent attirer davantage d'investissements directs étrangers, et de la nécessité de créer un meilleur lien entre l'aide et l'investissement, a-t-il ajouté.

La discussion sur les accords de partenariat économique (APE) sera également au centre du sommet. Avant le sommet, René N'Guettia Kouassi, directeur du département des Affaires économiques de la Commission de l'Union africaine, a déclaré aux journalistes que l'un des défis auxquels est confrontée l'Afrique dans sa coopération avec l'UE est la pression croissante sur les pays africains à signer les APE.

Selon René N'Guettia Kouassi, il est nécessaire d'avoir davantage de discussions sur les APE malgré le fait que certains pays aient signé les accords. Certains pays africains, par crainte que la baisse mutuelle des barrières douanières pourrait permettre à l'UE d'obtenir l'ouverture des marchés étrangers pour ses propres produits, ce qui devrait détruire l'industrie et l'agriculture nationale africaine, ont refusé de signer l'accord.

Une série d'événements parallèles auront également lieu en marge du sommet, réunissant des représentants des organisations de la société civile, les jeunes, le secteur privé et des syndicats d'Afrique et d'Europe.