Sida - Roselyne Bachelot : "Tout le monde doit se faire dépister"

Sida - Roselyne Bachelot : "Tout le monde doit se faire dépister"

Romain Katchadourian 05/11/10 à 10h12

La ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, a présenté hier les différentes mesures du plan Sida 2010-2014 avec comme axe majeur le renforcement du dépistage.

Roselyne Bachelot Roselyne Bachelot © SIPA Le ministère de la Santé veut donner un coup d’accélérateur au dépistage du sida. A l’occasion du lancement du Plan national de lutte contre le VIH-sida 2010-2014 présenté hier, Roselyne Bachelot a marqué sa volonté d’inciter toute la population à aller se faire dépister, y compris les personnes n’étant a priori pas considérées comme à risques. « Nous voulons que d’ici 2014 l’ensemble de la population française se soit fait dépister contre le virus du sida et les infections sexuellement transmissibles au moins une fois dans sa vie », indique Roselyne Bachelot. Néanmoins réaliste, la ministre espère qu’au moins 5 millions de personnes accepteront de se faire tester, soit le double du nombre actuel.

Ce changement de comportement serait déjà positif, car de plus en plus de personnes séropositives s’ignorent. Considérant que le sida est une maladie purement homosexuelle, que le virus ne tue plus, que la trithérapie est un traitement miracle, les conduites à risques explosent. Ainsi, 20 % des 15-24 ans reconnaissent ne pas utiliser de préservatif lors d’une relation sexuelle avec un nouveau partenaire, et on estime à 50.000 le nombre de personnes en France porteuses du virus et qui ne le savent pas. Il faut savoir que le virus continue de tuer et, même si la trithérapie a permis de freiner la courbe des décès, ce traitement n’est pas sans conséquences : chute des cheveux, maux de ventre, nausée, vomissements, diarrhée, problèmes de peau sont fréquents.
Multiplier les tests rapides

Afin de généraliser le dépistage, le gouvernement compte s’appuyer sur les médecins de ville, premier relais de santé à l’échelle locale. Dès l’année prochaine, les praticiens seront donc appelés à proposer un dépistage gratuit à leurs patients âgés de 15 à 70 ans au cours d’une visite de routine par exemple. On dépisterait le sida et les maladies sexuellement transmissibles comme on contrôle le cholestérol. Le plan prévoit aussi de développer le dépistage « par des pairs » chez des populations où le virus est très actif mais qui n’entrent pas dans le système dit classique.

S’appuyant sur des associations comme Aides ou Médecins du monde, les homosexuels, les usagers de drogues, les personnes prostituées seront mieux dépistés. Le gouvernement compte aussi maintenir et rendre plus rapide le dépistage pour les personnes chez qui le risque d’être infecté est important : en cas de viol, d’incarcération, d’interruption volontaire de grossesse notamment. Pour cela, le recours à de nouveaux outils comme le test rapide d’orientation diagnostique, baptisé « Trod », sera systématisé. Ces tests permettent d’obtenir en une demi-heure un résultat qui sera complété par une sérologie classique en cas de positivité.

Aujourd’hui, le dépistage du sida peut se faire auprès de son médecin traitant, qui prescrira une prise de sang, ou dans un centre de dépistage. Si l’on souhaite garder l’anonymat, on peut également se rendre dans un centre de dépistage anonyme et gratuit.

* Pour plus d’informations, Sida Info Service : 0.800.840.800 (numéro vert).