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Expulsion du père de famille angolais : mobilisation jusqu'au bout
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Expulsion du père de famille angolais : mobilisation jusqu'au bout
le 08.04.2010 04h00
Hauka Azanka a été transféré hier de Lyon à l'aéroport de Roissy mais l'avion pour Luanda aurait décollé sans lui, à la suite de l'intervention de parents auprès des passagers et d'un rassemblement à la préfecture du Rhône
Le père de famille sans-papiers de nationalité angolaise, âgé de 37 ans, Guilherme Hauka Azanga, pour lequel élus socialistes et associations se sont massivement mobilisés depuis plusieurs semaines à Lyon, a été transféré hier soir de l'aéroport de Bron à celui de Roissy, en vue de son expulsion pour son pays d'origine. Mais, après une interminable attente, et plusieurs reports, l'appareil aurait décollé à 23 h 15, avec près de deux heures de retard, et sans doute sans lui. « La police nous a dit qu'il manquait un passager à bord sans nous donner plus de précisions. On pense que c'est lui. Nous allons voir s'il est présenté au tribunal de Bobigny pour refus d'embarquement » a confié hier soir vers 23 h 30 au téléphone Anabelle, une maman d'un copain de classe des enfants de M. Azanga, scolarisés à l'école Gilbert-Dru à Lyon 7e.
Selon un communiqué de l'association Réseau éducation sans frontières (RESF), « Guilherme ne répondait plus au téléphone depuis mercredi à 16 h 30 ». Toujours selon le collectif, il paraissait ainsi probable qu'il était en cours d'expulsion. « Il a été extrait du Centre de rétention administrative (CRA) à 15 h 50, et a sans doute été embarqué dans un avion qui a décollé de Bron à 17 h 10 (hier, NDLR) ».
RESF redoutait dès lors que M. Hauka Azanga ne soit mis hier soir dans un avion d'Air France en partance « de Roissy pour Luanda à 22 h 05 ». A partir de 19 heures, plusieurs personnes, dont deux parents lyonnais, étaient présentes devant la salle d'embarquement du vol pour Luanda, afin d'informer les passagers de la présence d'une personne expulsée à bord de l'appareil qu'ils s'apprêtaient à emprunter. « On a fait ce qu'on a pu jusqu'au bout, On pense que le commandant de bord a été informé », nous a encore déclaré par téléphone une personne présente à l'aéroport.
L'association indique également qu'à l'aéroport de Lyon-Bron, il y avait hier « une présence très forte et très inhabituelle de forces de police ». Une manifestation de protestation contre cette expulsion a par ailleurs eu lieu hier en fin d'après-midi devant l'hôtel de ville de Lyon. Elle a rassemblé environ trois cents personnes, qui se sont dirigées vers la préfecture du Rhône. Vers 20 heures, environ soixante-dix personnes ont décidé de se rendre devant l'école où sont scolarisés les enfants de M. Azanga pour un rassemblement qui s'est prolongé fort tard dans la nuit, malgré la pluie.
M. Hauka Azanga est arrivé en France il y a huit ans, laissant en Angola sa première femme, aujourd'hui décédée, et leurs cinq enfants, dont deux ont disparu, tandis que les trois aînés de 19, 17 et 13 ans vivraient désormais au Congo en famille d'accueil et scolarisés dans une institution religieuse. Les demandes d'asile du père de famille ayant été rejetées, il avait été interpellé le 25 mars dernier au domicile qu'il partage avec sa nouvelle compagne avec laquelle il a eu deux enfants, un garçon de 3 ans et une fille de 15 mois. Il avait fait l'objet d'une reconduite à la frontière en janvier et purgé deux mois de prison pour refus d'embarquer. Conduit à l'aéroport à sa sortie de prison, le 18 mars, il avait été reconduit en France après une escale à Francfort, le pilote ayant refusé de décoller car il était entravé.
Plusieurs centaines de personnes ont manifesté ces derniers jours à Lyon, que ce soit devant l'école maternelle Gilbert-Dru, ou bien place des Terreaux, devant l'hôtel de ville, pour demander sa régularisation et les députés PS du Rhône Jean-Louis Touraine et Pierre-Alain Muet ont apporté leur soutien.
La solidarité des voisins et militants
Mardi, les membres du comité de soutien de ce père de famille angolais s'étaient aussi rendus dans l'Ain. A l'occasion de la cérémonie à la mémoire des enfants et éducateurs arrêtés par les nazis à la Maison d'Izieu le 6 avril 1944, cérémonie à laquelle assistait Simone Veil, ils avaient voulu remettre une lettre à l'ancienne ministre et présidente du parlement européen.
« C'est parce que vous avez toujours su incarner la lutte pour la justice et les droits de l'Homme que nous vous sollicitons aujourd'hui en urgence en faveur de notre voisin et ami, Guilherme Hauka-Azanga, père de famille angolais menacé d'expulsion imminente vers un pays où sa vie est en danger en raison de ses combats pour la défense de la minorité ethnique à laquelle il appartient », expliquaient-ils en préambule avant de revenir sur les motifs de la présence sur le sol français de ce réfugié pour lequel ils ont pris fait et cause.
« Monsieur Hauka-Azanga a en effet quitté son pays en 2002 après avoir échappé au massacre de tout son village, auquel sa mère et sa fratrie ont succombé. Ne pouvant emmener sa compagne et leurs cinq enfants hors du pays, il les a confiés à une autorité religieuse, alors qu'il choisissait comme terre d'asile la France, où il espérait pouvoir faire venir sa famille.
En 2004, sa compagne angolaise a été tuée par balle et ses deux plus jeunes enfants ont disparu. Les trois aînés ont pu être accueillis au Congo, où ils sont élevés par une famille d'accueil. Monsieur Hauka-azanga est en contact régulier avec eux et leur envoie régulièrement un mandat ». Le comité de soutien produit à ce sujet des documents attestant que des mandats auraient en effet été régulièrement postés tous les deux mois environ et poursuit son courrier en évoquant l'existence actuelle de Guilherme Hauka Azanka.
« Il vit depuis cinq ans avec Madame Maweté avec qui il a deux enfants, Gaël trois ans, et Dorcas quinze mois, et dont il élève aussi les deux filles aînées. N'ayant pu présenter à temps les documents nécessaires, ses demandes d'asile et ses recours ont été rejetés. Nous sommes des voisins, amis et parents d'élèves le côtoyant quotidiennement depuis plusieurs années et nous ne pouvons pas supporter de voir détruire cette famille et envoyer cet homme à un destin funeste.
Ils concluaient leur intervention écrite adressée à Simone Veil en ces termes : Nous vous supplions instamment, Madame, au nom des valeurs de justice et d'humanité que vous avez toujours défendues, de nous aider dans notre combat, en intervenant auprès de qui de droit ».
http://www.leprogres.fr/fr/article/2963507,177/Expulsion-du-pere-de-famille-angolais-mobilisation-jusqu-au-bout.html
le 08.04.2010 04h00
Hauka Azanka a été transféré hier de Lyon à l'aéroport de Roissy mais l'avion pour Luanda aurait décollé sans lui, à la suite de l'intervention de parents auprès des passagers et d'un rassemblement à la préfecture du Rhône
Le père de famille sans-papiers de nationalité angolaise, âgé de 37 ans, Guilherme Hauka Azanga, pour lequel élus socialistes et associations se sont massivement mobilisés depuis plusieurs semaines à Lyon, a été transféré hier soir de l'aéroport de Bron à celui de Roissy, en vue de son expulsion pour son pays d'origine. Mais, après une interminable attente, et plusieurs reports, l'appareil aurait décollé à 23 h 15, avec près de deux heures de retard, et sans doute sans lui. « La police nous a dit qu'il manquait un passager à bord sans nous donner plus de précisions. On pense que c'est lui. Nous allons voir s'il est présenté au tribunal de Bobigny pour refus d'embarquement » a confié hier soir vers 23 h 30 au téléphone Anabelle, une maman d'un copain de classe des enfants de M. Azanga, scolarisés à l'école Gilbert-Dru à Lyon 7e.
Selon un communiqué de l'association Réseau éducation sans frontières (RESF), « Guilherme ne répondait plus au téléphone depuis mercredi à 16 h 30 ». Toujours selon le collectif, il paraissait ainsi probable qu'il était en cours d'expulsion. « Il a été extrait du Centre de rétention administrative (CRA) à 15 h 50, et a sans doute été embarqué dans un avion qui a décollé de Bron à 17 h 10 (hier, NDLR) ».
RESF redoutait dès lors que M. Hauka Azanga ne soit mis hier soir dans un avion d'Air France en partance « de Roissy pour Luanda à 22 h 05 ». A partir de 19 heures, plusieurs personnes, dont deux parents lyonnais, étaient présentes devant la salle d'embarquement du vol pour Luanda, afin d'informer les passagers de la présence d'une personne expulsée à bord de l'appareil qu'ils s'apprêtaient à emprunter. « On a fait ce qu'on a pu jusqu'au bout, On pense que le commandant de bord a été informé », nous a encore déclaré par téléphone une personne présente à l'aéroport.
L'association indique également qu'à l'aéroport de Lyon-Bron, il y avait hier « une présence très forte et très inhabituelle de forces de police ». Une manifestation de protestation contre cette expulsion a par ailleurs eu lieu hier en fin d'après-midi devant l'hôtel de ville de Lyon. Elle a rassemblé environ trois cents personnes, qui se sont dirigées vers la préfecture du Rhône. Vers 20 heures, environ soixante-dix personnes ont décidé de se rendre devant l'école où sont scolarisés les enfants de M. Azanga pour un rassemblement qui s'est prolongé fort tard dans la nuit, malgré la pluie.
M. Hauka Azanga est arrivé en France il y a huit ans, laissant en Angola sa première femme, aujourd'hui décédée, et leurs cinq enfants, dont deux ont disparu, tandis que les trois aînés de 19, 17 et 13 ans vivraient désormais au Congo en famille d'accueil et scolarisés dans une institution religieuse. Les demandes d'asile du père de famille ayant été rejetées, il avait été interpellé le 25 mars dernier au domicile qu'il partage avec sa nouvelle compagne avec laquelle il a eu deux enfants, un garçon de 3 ans et une fille de 15 mois. Il avait fait l'objet d'une reconduite à la frontière en janvier et purgé deux mois de prison pour refus d'embarquer. Conduit à l'aéroport à sa sortie de prison, le 18 mars, il avait été reconduit en France après une escale à Francfort, le pilote ayant refusé de décoller car il était entravé.
Plusieurs centaines de personnes ont manifesté ces derniers jours à Lyon, que ce soit devant l'école maternelle Gilbert-Dru, ou bien place des Terreaux, devant l'hôtel de ville, pour demander sa régularisation et les députés PS du Rhône Jean-Louis Touraine et Pierre-Alain Muet ont apporté leur soutien.
La solidarité des voisins et militants
Mardi, les membres du comité de soutien de ce père de famille angolais s'étaient aussi rendus dans l'Ain. A l'occasion de la cérémonie à la mémoire des enfants et éducateurs arrêtés par les nazis à la Maison d'Izieu le 6 avril 1944, cérémonie à laquelle assistait Simone Veil, ils avaient voulu remettre une lettre à l'ancienne ministre et présidente du parlement européen.
« C'est parce que vous avez toujours su incarner la lutte pour la justice et les droits de l'Homme que nous vous sollicitons aujourd'hui en urgence en faveur de notre voisin et ami, Guilherme Hauka-Azanga, père de famille angolais menacé d'expulsion imminente vers un pays où sa vie est en danger en raison de ses combats pour la défense de la minorité ethnique à laquelle il appartient », expliquaient-ils en préambule avant de revenir sur les motifs de la présence sur le sol français de ce réfugié pour lequel ils ont pris fait et cause.
« Monsieur Hauka-Azanga a en effet quitté son pays en 2002 après avoir échappé au massacre de tout son village, auquel sa mère et sa fratrie ont succombé. Ne pouvant emmener sa compagne et leurs cinq enfants hors du pays, il les a confiés à une autorité religieuse, alors qu'il choisissait comme terre d'asile la France, où il espérait pouvoir faire venir sa famille.
En 2004, sa compagne angolaise a été tuée par balle et ses deux plus jeunes enfants ont disparu. Les trois aînés ont pu être accueillis au Congo, où ils sont élevés par une famille d'accueil. Monsieur Hauka-azanga est en contact régulier avec eux et leur envoie régulièrement un mandat ». Le comité de soutien produit à ce sujet des documents attestant que des mandats auraient en effet été régulièrement postés tous les deux mois environ et poursuit son courrier en évoquant l'existence actuelle de Guilherme Hauka Azanka.
« Il vit depuis cinq ans avec Madame Maweté avec qui il a deux enfants, Gaël trois ans, et Dorcas quinze mois, et dont il élève aussi les deux filles aînées. N'ayant pu présenter à temps les documents nécessaires, ses demandes d'asile et ses recours ont été rejetés. Nous sommes des voisins, amis et parents d'élèves le côtoyant quotidiennement depuis plusieurs années et nous ne pouvons pas supporter de voir détruire cette famille et envoyer cet homme à un destin funeste.
Ils concluaient leur intervention écrite adressée à Simone Veil en ces termes : Nous vous supplions instamment, Madame, au nom des valeurs de justice et d'humanité que vous avez toujours défendues, de nous aider dans notre combat, en intervenant auprès de qui de droit ».
http://www.leprogres.fr/fr/article/2963507,177/Expulsion-du-pere-de-famille-angolais-mobilisation-jusqu-au-bout.html
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