DHL lourdement condamnée pour harcèlement moral

DHL lourdement condamnée pour harcèlement moral


Le tribunal correctionnel de Lyon inflige une amende de 15 000 euros à la société de messageries, et de 3 000 euros à un ex-cadre de la plateforme de Vénissieux.

Lorsque le magistrat a eu fini de lire le jugement, le militant a versé une larme, puis deux, puis trois. «Je n'arrivais même plus à parler, c'est une émotion énorme» témoigne Adrien Nambotin, longtemps délégué CGT à la plateforme DHL de Vénissieux, et à l'origine d'une procédure entamée il y a six ans. Comme ses collègues du syndicat, il est venu prendre connaissance hier de la décision du tribunal correctionnel de Lyon, dans une affaire d'humiliations répétées et présumées sur le site de l'entreprise de messagerie (*). Les juges ont reconnu la société DHL et l'un de ses cadres, coupables de harcèlement moral à l'encontre de trois salariées entre 2005 et 2007. DHL écope d'une amende de 15 000 euros; le cadre, d'une amende de 3000 euros. Soit un peu moins que ce qu'avait demandé le procureur à l'audience du 17 septembre (25 000 euros et 5000 euros).

Mais la CGT de DHL, qui s'était constituée partie civile avec l'union locale CGT de Vénissieux, parle de «victoire», tant il est «rare» qu'une procédure puisse être menée au pénal dans ce type de dossier. «C'est la première fois que DHL est condamnée pour harcèlement moral et cela résonne comme une mise en garde contre les managers qui voudraient faire la même chose» se félicite Olivier Martel, délégué CGT. Le cadre incriminé était notamment accusé d'interpeller systématiquement par le terme de «femelles», le personnel féminin de son service d'expédition de colis en Europe. Ou d'envoyer des mails collectifs de dénonciation quand le travail était, à ses yeux, mal fait.