Vol de fourgon à Lyon"Toni Musulin"

Vol de fourgon à Lyon : des "fautes de procédure de sécurité"

Des syndicats de police ont estimé que des "fautes de procédures de sécurité" avaient été commises, permettant le vol de plus de 10 millions d'euros dans un fourgon de transports de fonds à Lyon.

Le chauffeur est le principal suspect dans l'enquête sur le fourgon disparu (Sipa)
Des "fautes de procédure de sécurité" ont pu rendre possible le vol spectaculaire de plus de 10 millions d'euros dans un fourgon blindé jeudi à Lyon, ont estimé vendredi 5 novembre des syndicats de police.

"Une procédure définie"

"Il y a une procédure définie pour les convois de fonds", a expliqué à l'AFP Jean-Paul Borrelly, responsable du syndicat Alliance à Lyon.
Dans une équipe de trois convoyeurs comme dans l'attaque de jeudi, "un (convoyeur) reste dans le véhicule, un autre va chercher les sacs de billets et un troisième assure sa sécurité. On peut donc avoir un moment où un convoyeur est seul dans le véhicule", a-t-il déclaré.
Mais dans cette affaire, "les deux autres seraient allés remplir des formalités administratives" et non pas chercher de l'argent et "dans ce cas, il y a une faute de procédure", a-t-il souligné.
"Il y a aussi un plafond d'argent à transporter à l'intérieur de chaque entreprise et avec 11 millions d'euros, le plafond est dépassé", a renchéri un autre syndicaliste de Synergie, qui ne souhaite pas être nommé.

"Pas une anomalie de procédure"

Pour la CFDT-Transport de fonds, le fait que le chauffeur soir seul dans le fourgon n'est pas une anomalie.
"Qu'il reste seul dans le camion n'est pas du tout une anomalie de procédure. Quand on dessert un client, une partie de l'équipage descend mais le chauffeur reste au volant, moteur allumé, pour partir en cas de coup dur", a expliqué à l'AFP Pascal Quiroga, responsable national de la CFDT-Transport de fond.
Par ailleurs, il a indiqué que la profession n'imposait aucun "montant maximal transporté" aux convoyeurs, chaque entreprise ayant ses propres règles à ce sujet.

"Une escorte policière"

Il a néanmoins précisé que dans d'autres sociétés, notamment à la Brink's où il travaille, "au moins deux camions se déplacent lorsque la somme est importante". "Pour 11 millions d'euros, on aurait également eu une escorte policière", a-t-il poursuivi, précisant qu'il ignorait les procédures en vigueur chez Loomis.
Il a également souligné que, dans son entreprise, les convoyeurs n'auraient pas eu le droit de faire une "halte intermédiaire" en rentrant de la Banque de France, comme l'ont fait les trois employés lyonnais, les règles de la Brink's leur imposant de "rentrer directement au dépôt".

Le chauffeur, principal suspect

Le fourgon blindé de la société suédoise Loomis contenant une dizaine de millions d'euros emballés dans "49 sacs" de billets compactés s'est volatilisé jeudi vers 10h à Lyon avec son chauffeur, principal suspect, toujours recherché, ce qui en fait l'un des plus importants vols de transport de fonds de ces dernières années.
Le fourgon a été retrouvé vide et sans chauffeur, deux heures et demi plus tard près de Vénissieux, dans la banlieue est de Lyon.
Employé chez Loomis depuis "une dizaine d'années", Tony Musulin, 39 ans, est activement recherché par la police.
"On a été faire une perquisition chez ce garçon, et on a eu la surprise de découvrir un appartement quasiment inoccupé, presque nettoyé, comme s'il avait préparé sa fuite" en vidant son réfrigérateur et en emportant draps et papiers, a expliqué le procureur de la République de Lyon, Xavier Richaud.
Selon le procureur, "un certain nombre d'éléments" montrant que les comptes bancaires de l'homme de quarante ans "ont été vidé", confirmant "un peu la prédétermination ou la préparation de ce vol".

(Nouvelobs.com avec AFP)

billets.

Un casse qui fait du buzz sur le net

En attendant, ce casse exceptionnel – une première en France – fait des émules sur la Toile. Un groupe a déjà été créé sur Facebook qui salue un « Tony Musulin plus fort que Tony Montana ». Un autre groupe parodique proclame « Tony Musulin, il a fui, il a tout compris ». Beaucoup d’internautes envient cet homme qui aurait voulu se faire justice tout seul sans faire de mal à personne.

Confidentiel Le voleur peut garder l'argent


C’est un policier de haut rang qui le dit : le convoyeur de 39 ans, Tony Musulin, qui a dérobé 11 millions d’euros à Lyon le 5 novembre, «peut se rendre sans risque. Même en gardant l’argent, il n’encourt que trois ans de prison, soit un an et demi avec les remises de peine. À sa sortie, nul ne pourrait l’inquiéter. L’État pourrait lui réclamer des comptes sur son train de vie. Mais s’il s’installe dans un paradis fiscal, il est tranquille pour longtemps…».

Tony Musulin, le convoyeur de fonds qui s'est volatilisé jeudi à Lyon avec 11,6 millions d'euros, est désormais recherché à l'étranger, notamment en Europe de l'Est. Aucun avis de recherche international n'a pour l'heure été diffusé par Interpol, mais les enquêteurs privilégient l'hypothèse d'une fuite à l'étranger.
«On peut penser que Toni Musulin a quitté le territoire français, et on travaille avec toute la zone Schengen, entre autres», a indiqué lundi une source judiciaire.

Ce convoyeur de 39 ans, qui menait un curieux train de vie, a des origines serbo-croates. Les enquêteurs étudient donc sérieusement l'eventualité d'une fuite dans les pays de l'Est.

La police judiciaire de Lyon organisera une conférence de presse ce lundi à 13 heures, avec le procureur de la République de Lyon Xavier Richaud. Selon cette même source judiciaire, «un pas important a été franchi» dans l'enquête.

Selon nos informations, une partie des 11 millions d'euros dérobés jeudi dernier dans le fourgon blindé Loomis, a été retrouvée près de Lyon.

Plusieurs sacs de billets ont été retrouvé dans un véhicule.

L'enquête a sembe-t-il franchi un pas décisif ces dernières heures et nous devrions en savoir davantage dans l'après-midi.

LEMONDE.FR avec AFP
Selon une source judiciaire, 9 millions des 11,6 millions d'euros dérobés jeudi dernier dans un fourgon blindé à Lyon ont été retrouvés, lundi 9 novembre, à proximité de la ville. Les enquêteurs ont découvert, samedi, plusieurs dizaines de paquets de billets de 5 à 100 euros et représentant au total un peu plus de 9 millions d'euros, dans une Renault Kangoo blanche que Toni Musulin, auteur du vol, avait louée.

La camionnette était garée dans un box loué depuis avril sous un faux nom et dont le bail expire en décembre, "ce qui laisse penser qu'il voulait revenir chercher le reste", a indiqué le procureur de la République de Lyon, Xavier Richaud. Ce garage est situé à proximité de l'endroit où le fourgon dévalisé, appartenant à la société suédoise de transports de fonds Loomis, a été retrouvé. "En l'état actuel de tous les éléments de l'enquête, c'est lui [Toni Musulin] qui a loué le box, c'est lui qui a loué le véhicule, c'est lui qui est parti avec l'argent. Il a agi de façon solitaire", a déclaré le procureur. Le convoyeur s'était volatilisé, jeudi, avec le chargement du fourgon qu'il conduisait pendant que ses deux collègues faisaient une halte dans leur société.

REVELATION
2 jours avant son "casse du siècle" à Lyon, Toni Musulin déposait une plainte...

L'affaire avait des allures de "casse du siècle". Elle prend, de révélation en révélation, les contours d'un parfait scénario de film de cinéma. On a appris hier que deux jours avant de s'enfuir avec son fourgon blindé, Toni Musulin s'était rendu dans un commissariat pour... déposer une plainte.

Un rebondissement de plus dans une histoire qui en deviendrait presque cocasse. Le 14 octobre, Toni Musulin s'était présenté dans l'agence CarGo de Villeurbanne (69) pour louer une Renault Kangoo. "Une location pour un mois renouvelable, faite à son nom, avec son permis de conduire. La même photo que celle parue dans les journaux", raconte le directeur marketing de la société, Dominique de Saint-Léger. "Un client tout à fait normal, décrit-il, qui avait simplement exigé un crochet d'attelage".
À cause d'une histoire d'assurance

Sauf que la chance n'a pas été la marraine du convoyeur. Début novembre, la Kangoo a été endommagée par l'incendie d'une voiture stationnée à côté, au pied de son domicile. Inutilisable, il a dû la rendre à l'agence, qui lui en a loué une nouvelle.

Hic : l'entreprise CarGo lui a demandé de porter plainte auprès
de la police. "Obligatoire pour remplir notre déclaration d'assurance", justifie M. de Saint-Léger. "Quand on lui a expliqué, ça l'a un peu déstabilisé... " Mais il s'est exécuté, se rendant au commissariat de Villeurbanne, à deux reprises même, pour déposer une plainte en son nom. Celle-ci est datée du 3 novembre, selon CarGo, qui en détient une copie.

Deux jours plus tard, Toni Musulin filait avec le fourgon blindé qu'il conduisait, et les 11,605 millions d'euros qu'il contenait. Depuis, la plus grosse part du butin (9 millions) a été retrouvée par la police judiciaire... dans la Kangoo louée par CarGo.

"Oui, c'était vraiment un homme tout à fait normal, mais je me souviens qu'un détail l'avait gêné", décrypte, après coup, Dominique de Saint-Léger. "Quand ma collaboratrice s'était rendue sur les lieux de l'incendie, elle avait remarqué qu'il n'y avait pas son nom sur les boîtes en bas de l'immeuble. Il avait tiqué au moment où elle lui avait demandé pourquoi. Il s'était repris en assurant que l'adresse était au nom de son amie..."

Quelques heures après le vol, c'est la police qui a débarqué chez CarGo. Les enquêteurs, disposant de la liste des appels passés et reçus par le téléphone portable de Toni Musulin, s'étonnaient de l'apparition répétée du numéro de l'agence de location de voitures. "C'est probablement à partir de cet instant qu'ils ont su qu'ils devaient rechercher une Renault Kangoo", embraie le directeur marketing. "Les policiers disposaient alors de sa couleur et du numéro de sa plaque d'immatriculation". Juste. Le véhicule était découvert le lendemain.

Parfait pro ou amateur doué ? Opportuniste culotté ou voleur inconscient ? Toni Musulin, l'homme qui a fréquenté un commissariat deux jours avant d'être le principal suspect d'un vol de 11,6 millions d'euros, est toujours en fuite.

«Transporter 11,6 millions n'est pas choquant »

Président de la société Loomis Holding, Christian Lerognon s'exprime pour la première fois depuis le vol de 11,6 millions d'euros commis, à Lyon, par l'un de ses convoyeurs de fonds, Toni Musulin.

LE FIGARO. - On a reproché à votre société d'avoir transporté 11,6 M dans un seul fourgon. Que répondez-vous à ces critiques ?

Christian LEROGNON. - Un tel raisonnement est complètement fantaisiste. Le fait de convoyer 11,6 millions d'euros en une fois n'est pas choquant en soi dans la mesure où, précisément, nous utilisons des fourgons blindés pour transporter ces fonds. D'ailleurs, tous les acteurs impliqués dans le transfert lors duquel le vol a été commis en connaissaient parfaitement les conditions. Lorsqu'il s'est présenté pour charger les billets, Toni Musulin a en effet soumis un ordre de retrait rédigé conjointement par Loomis et par ses différents clients, puis validé par la Banque de France.

Que va-t-il advenir des deux convoyeurs qui faisaient équipe avec Toni Musulin ?

Ils ont été mis à pied à titre conservatoire. C'est une procédure tout à fait normale dans la mesure où nous menons actuellement une enquête interne pour savoir ce qui s'est passé. Et ce d'autant plus que l'un de ces deux employés, en qualité de chef de bord, avait la responsabilité de son véhicule et de la tournée menée sous son autorité.

Quels enseignements tirez-vous de ce vol ?

Notre priorité est de déterminer si cet événement illustre l'existence d'une faille qui n'aurait jusqu'à présent pas été diagnostiquée. Sans attendre, nous avons donc lancé plusieurs audits afin de vérifier que nos procédures sécuritaires sont bien à la mesure des risques qui pèsent aujourd'hui sur la profession. Plus généralement, il me semble d'ailleurs que l'ensemble des acteurs de la profession doivent profiter de cet incident pour s'interroger sur leurs propres règles de sécurité car nul ne peut prétendre être à l'abri d'un tel vol. Dès à présent, nous avons ainsi renforcé nos moyens de contrôle sur l'ensemble de nos périmètres d'intervention. Enfin, nous avons fait en sorte de rembourser dès le début de la semaine écoulée les sept ou huit agences bancaires qui ont été lésées par ce vol.

source : le figaro

LYON - Toni Musulin, le convoyeur de fonds qui s'est rendu lundi à la police monégasque, a été transféré pendant la nuit à Lyon, où il est arrivé aux alentours de minuit, apprend-on mardi auprès du parquet de Lyon.

Placé en garde à vue, il devrait être présenté au juge d'instruction mardi ou mercredi pour être mis en examen.

Pour un vol simple, commis sans violence, et, en l'état actuel de l'enquête, sans complice, Toni Musulin risque trois ans de prison, mais cette peine pourrait être alourdie si l'enquête sur le convoyeur révèle qu'il a commis d'autres délits dans son passé.

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Les faits Après onze jours de cavale, Toni l'escamoteur se rend à la police monégasque
Blog La solitude du convoyeur de fonds
Edition abonnés Archive : Deux jours avant son fric-frac, Toni Musulin portait plainte

Selon l'article 311-3 du code pénal, quel que soit le butin, le vol est passible d'un maximum de trois ans de prison et 45 000 euros d'amende. Mais les peines peuvent aller jusqu'à trente ans de réclusion criminelle et 150 000 euros d'amende si les faits sont commis par ruse, en bande organisée ou avec une arme.

Cependant, "pour le moment, il s'agit d'un vol simple, sans aucune circonstance aggravante, et la loi n'a pas prévu d'aggravation des peines pour un vol commis par un convoyeur de fonds, donc il risque trois ans, pas plus", souligne Jean-François Varaldi, vice-procureur de Lyon.

Concrètement, "étant donné qu'il n'a jamais été condamné auparavant, et qu'il s'est rendu, il risque très fort d'être condamné à 18 mois ferme, et de sortir de prison d'ici 9 mois" avec le jeu des remises de peine, estime quant à lui Me Gilles-Jean Portejoie, avocat pénaliste à Clermont-Ferrand. "Que les 2,5 millions d'euros de butin soient restitués ou non, la peine ne devrait pas varier énormément : étant donné l'émoi qu'a provoqué cette affaire, le tribunal correctionnel de Lyon ne dira pas 'chapeau l'artiste' et devrait prononcer, au moins pour la forme, quelques mois de prison ferme".

"Il a été mis en examen pour un vol, ce qu'il a reconnu, et pour une tentative d'escroquerie, ce qu'il conteste", a déclaré l'avocat, Christophe Cottet-Bretonnier, à l'issue de la présentation de son client. "C'est un dossier embarrassant pour la justice. Mon client encourt seulement trois ans de prison [pour le vol] et n'a aucune mention à son casier. On peut donc être tenté d'enrichir le dossier" en y ajoutant une autre incrimination, a-t-il commenté.

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Toni Musulin assure ne pas savoir où est son butin



LYON - Toni Musulin, un convoyeur de fonds parti avec les 11,6 millions d'euros de son fourgon blindé le 5 novembre, assure ne pas savoir où se trouvent les 2,5 millions de son butin qui n'ont pas été retrouvés.


Il a expliqué lors d'une audition devant le juge d'instruction de l'affaire qu'il avait laissé tout l'argent dans un box où ont été retrouvés deux jours après sa fuite seulement 9,1 millions d'euros, a dit son avocat à la presse.

"Il a dit très simplement au juge d'instruction qu'il reconnaissait les faits, qu'il avait dérobé cette importante cargaison qu'il avait entreposée dans le box. Mais pour le reste, il ne sait rien", a expliqué lors d'une conférence de presse Me Hervé Banbanaste.

Toni Musulin assure avoir transféré les sacs de billets dans le box et ne pas savoir où se trouve la somme manquante. "Il n'a pas pris cette somme", a dit son avocat.

Le convoyeur s'est spontanément rendu à la police, à Monaco le 16 novembre, au terme d'une fuite de 11 jours, et il est depuis en prison.

"Au début, il était éreinté par sa cavale, il a pris le temps de réfléchir avant de parler", a expliqué Christophe Cottet-Bretonnier, autre avocat de Toni Musulin, pour expliquer le caractère tardif de sa déposition.

Me Cotte-Bretonnier conteste les accusations d'escroquerie à l'assurance reprochées à Toni Musulin au sujet d'une Ferrari déclarée volée au printemps dernier, et qui lui vaut une mise en examen passible d'une plus lourde peine que le vol.