Alsace : une quarantaine de salariés pris en otage

Alsace : une quarantaine de salariés pris en otage

30.07.2009, 09h23 | Mise à jour : 20h20

Ce jeudi matin, une quarantaine de salariés d'un supermarché à Villé (Bas-Rhin) ont été pris en otage pendant deux heures par trois malfaiteurs, armés et encagoulés, qui sont repartis bredouilles. Deux des employés ont été légèrement blessés. Quant aux braqueurs, ils demeuraient introuvables jeudi soir.

La première victime a été neutralisée vers 5 h 30 par un homme armé qui se tenait à la porte, a expliqué en fin d'après-midi, Laurent Guy, vice-procureur du tribunal de Colmar. Une quarantaine de salariés sur les 100 que compte au total le supermarché ont ainsi été «cueillis» à leur arrivée, avant l'ouverture du magasin au public, par cet homme qui les a conduits, une fois dépouillés de leurs téléphones portables, dans une pièce noire, sous la surveillance de deux complices.

«Au début, on croit que c'est une simulation ou un entraînement» confie Laurent, salarié au rayon Liquides du Super U. «Mais quand on voit le gars encagoulé de la tête au pied, un calibre à la main, on réfléchit et on se dit OK, on va coopérer, il y a que ça à faire»... Sa collègue Betty a avoué une peur rétrospective, après avoir pensé elle aussi à un exercice, «comme il y a eu un test incendie» récemment, le pistolet faisant partie des «accessoires».

Les malfaiteurs «dépassés par les événements»

Les malfaiteurs «attendaient probablement le responsable de caisse, en espérant emporter le fond de caisse, ou bien les clés du coffre, mais ils sont repartis sans butin» en voyant l'ampleur et la durée de la séquestration, sans doute «dépassés par les événements», a dit poursuivi le vice-procureur qui déplore deux blessés légers.

L'une de ces personnes a été égratignée au bras après avoir été «empoignée de manière un peu vive» par l'un des trois auteurs du braquage armés et encagoulés. L'autre a reçu un coup de poing dans la figure après avoir tenté de toucher l'arme d'un malfaiteur, a expliqué Laurent Guy. Ces blessures légères n'ont donné lieu à aucune interruption temporaire de travail (ITT), a précisé le vice-procureur, notant que plusieurs des salariés séquestrés avaient cependant été choqués psychologiquement par cette prise d'otages.

Le plan Milan a été déclenché

Les enquêteurs de la Section de recherche de la gendarmerie de Strasbourg et de la brigade de Sélestat, chargés de l'enquête, sont notamment à la recherche d'une voiture de couleur sombre à bord de laquelle sont partis les malfaiteurs, vers 7h15.

Le plan Milan, déclenché sur trois départements, le Bas-Rhin, le Haut-Rhin et les Vosges, pour tenter d'appréhender les fugitifs, n'a donné aucun résultat. Les enquêteurs tentent de voir s'il est possible de rapprocher ce braquage, qui n'a causé aucun préjudice matériel, avec des faits similaires dans la région, a encore dit le vice-procureur.

http://www.leparisien.fr/faits-divers/alsace-une-quarantaine-de-salaries-pris-en-otage-30-07-2009-594413.php