Clairoix 20 000 pneus sortent de l’usine Continental

Clairoix
20 000 pneus sortent de l’usine Continental

Une vingtaine de camions ont quitté hier l’usine de Clairoix. Les salariés d’UTI, le sous-traitant logistique, ont tenu parole après l’ouverture des négociations.

François-Xavier Chauvet | 30.07.2009, 07h00

Ils s'y étaient engagés devant le tribunal de Compiègne, lundi. Hier, les trente-sept salariés d’UTI Logistics, sous-traitant à 100 % de Continental, ont tenu parole. Ils ont laissé sortir environ la moitié des quarante-cinq semi-remorques chargés de pneus qui doivent quitter l’usine d’ici à ce soir.
Les premiers depuis une dizaine de jours et la mise en place d’un blocus organisé par ces laissés-pour-compte du conflit Continental « Ce geste est la conséquence de l’ouverture de négociations, mais si ça n’avance pas on recommencera.
En plus, ils nous volent notre boulot. Ils ont embauché des Belges pour le faire », assène Thierry, 43 ans et douze ans de boîte. Lui et les autres sont habituellement employés à charger les camions de pneus.

«Tout le monde est enfin assis autour de la même table »

A midi, sept camions avaient quitté l’usine chargés jusqu’à la gueule de pneus Continental. Un chargement soigneusement vérifié à chaque passage et comptabilisé par les salariés. « On compte les palettes pour avoir une idée du nombre de boudins qui sortent et on vérifie aussi à l’entrée pour être sûrs de ne pas avoir de mauvaise surprise. On note aussi l’immatriculation et le nom de la société de transport », ajoute un salarié. Thierry lance : « Il y en a mille dans celui-là, c’est bon les gars », après avoir été vérifié les papiers du chauffeur hollandais, un brin interloqué par le petit manège.
Les salariés d’UTI Logistics, le sous-traitant chargé du stockage et du chargement des pneumatiques pour le manufacturier allemand, sont au chômage forcé depuis l’annonce de la fermeture du site en mars dernier. Et alors que les 1 120 Conti ont obtenu de bonnes conditions de départ, eux restent les grands oubliés et les grands perdants de cette fermeture. Depuis, Continental et son sous-traitant UTI se renvoient la balle pour éviter d’avoir à payer le plan social. Les UTI réclament notamment la fameuse prime de départ de 50 000 € et les mêmes mesures d’âge que les Conti. « Pour l’instant, ça négocie. On n’a aucun chiffre avancé, mais au moins tout le monde est enfin assis autour de la même table », souffle un salarié. Lundi quatre d’entre eux seront jugés devant le tribunal pour entrave à la libre circulation des biens. Le report avait été suggéré lundi par le président du tribunal en échange d’un accord qui liait l’ouverture de négociations à la levée partielle du blocus de l’usine de Clairoix

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