La Française détenue en Iran est en «bonne santé»

La Française détenue en Iran est en «bonne santé»
Flore Galaud (lefigaro.fr) avec agences
09/07/2009 | Mise à jour : 15:42
L'ambassadeur de France à Téhéran a pu rencontrer Clotilde Reiss, emprisonnée depuis le 1er juillet. La France réclame toujours sa libération immédiate.

L'ambassadeur de France à Téhéran a rendu visite jeudi pour la première fois à l'universitaire française Clotilde Reiss, détenue en Iran depuis le 1er juillet sur des accusations d'espionnage. «Elle est en bonne santé, elle est évidemment préoccupée, mais elle tient le coup, elle est solide», a raconté Bernard Kouchner sur France Info.


L'entretien s'est déroulé à la prison d'Evine, dans le nord de Téhéran. Il a duré environ 40 minutes. L'ambassadeur a pu lui remettre des messages de sa famille, ainsi que des livres et des vêtements. Selon une autre source diplomatique, la Française a raconté qu'elle avait été «interrogée mais pas maltraitée».

Un responsable du ministère iranien des Affaires étrangères a confirmé jeudi, pour la première fois, l'arrestation de l'universitaire, révélée lundi par le Quai d'Orsay. «Elle a été arrêtée pour être interrogée après les récents troubles» qui ont suivi la réélection de Mahmoud Ahmadinejad, a déclaré ce responsable sous couvert d'anonymat. Il a refusé de préciser qu'elles étaient les charges retenues contre la Française, affirmant que cela relevait «des affaires de la justice».

Une charge «hautement fantaisiste»

La France a révélé que la jeune femme était accusée d'espionnage, une charge qualifiée par Paris de «hautement fantaisiste». Il lui est reproché, d'après une source diplomatique occidentale, «d'avoir participé pacifiquement aux manifestations, d'en avoir pris des photos avec son portable et d'avoir envoyé un e-mail à un correspondant à Téhéran pour raconter objectivement ce qu'elle avait vu à Ispahan».

La jeune Française a été arrêtée à l'aéroport de Téhéran alors qu'elle était sur le chemin du retour après un séjour de cinq mois en Iran. Son entourage la dépeint comme une étudiante sérieuse et prudente. A 24 ans, Clotilde Reiss, titulaire d'un mastère de Sciences Po Lille et ancienne allocataire de l'Institut français de recherche en Iran, est une «vrai passionnée» d'Iran, selon ses amis. Elle parle d'ailleurs couramment farsi [langue perse, ndlr]. «La politique, ce n'est pas son truc. Ce qui compte pour elle, ce sont les rapports humains», rapporte son entourage.

La détention de la jeune française risque d'envenimer encore plus les relations entre Téhéran et Paris, au moment où l'Iran accuse les Occidentaux d'«ingérence» après les manifestations qui ont secoué le pays. Mardi, Nicolas Sarkozy a exigé sa libération «à très bref délai». «Qu'on kidnappe et qu'on retienne les ressortissants français au prétexte d'espionnage, ça, personne ne peut l'accepter», a déclaré le président français. Le G8, réuni en sommet à L'Aquila (Italie), a également dénoncé mercredi les «méthodes de chantage» de Téhéran, a rapporté Nicolas Sarkozy. Bernard Kouchner a également admis que cette arrestation était «sans aucun doute» signe de tension entre la France et l'Iran. «Clotilde Reiss doit être relâchée le plus rapidement possible, elle est innocente, elle n'a rien à faire dans une prison iranienne», a martelé jeudi le chef de la diplomatie française.

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