Inauguration sous tension de la centrale nucléaire iranienne

Inauguration sous tension de la centrale nucléaire iranienne



L'inauguration, samedi, de la première centrale nucléaire iranienne, à Bushehr, se fera dans un climat tendu, à l'aune des échanges verbaux, hier, entre Téhéran et ses détracteurs. Téhéran a annoncé hier qu'un raid israélien préventif sur Bushehr signerait la « destruction » d'Israël. Cette centrale, construite depuis quinze ans avec l'aide, interrompue à plusieurs reprises, de la Russie, devrait produire de l'électricité dans quelques mois. L'Iran réagissait à des propos, tenus dans la matinée, de l'ancien ambassadeur américain à l'ONU, John Bolton, personnage controversé, selon qui Israël n'avait plus que « huit jours » pour détruire cette centrale et empêcher l'Iran d'acquérir des armes nucléaires. Moscou, qui ne s'est pas opposé aux quatre résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU instaurant des sanctions contre l'Iran en raison des soupçons pesant sur l'aspect militaire de son programme officiellement civil, affirme que la centrale de Bushehr n'est pas « proliférante », c'est-à-dire qu'elle ne peut pas donner lieu au détournement de matières fissiles utilisables dans une bombe nucléaire. La plupart des experts militaires jugent hautement improbable un raid, américain ou israélien, contre les sites nucléaires iraniens car ils sont dispersés, souterrains et nombreux. Un tel raid, aux conséquences géostratégiques imprévisibles, ne retarderait le programme iranien que de quelques années. Téhéran a annoncé hier qu'il allait présenter la semaine prochaine de nouveaux armements.