La "guerre des gangs" à Copenhague pilotée depuis l'Espagne

La "guerre des gangs" à Copenhague pilotée depuis l'Espagne

COPENHAGUE - La "guerre de gangs" rivaux qui a fait sept morts et plus de 60 blessés à Copenhague en près de deux ans, est pilotée par des trafiquants de drogue danois depuis le sud de l'Espagne, rapporte dimanche le quotidien Berlingske Tidende.

Entamées en août 2008 avec un pic à l'automne dernier, ces rivalités se sont traduites par de nombreux règlements de compte sanglants, des attaques à la grenade et des fusillades en plein jour qui ont parfois atteint des passants.

Le journal s'appuie sur le témoignage de Kasper Vetter, un dealer danois repenti, désormais sous protection policière. Celui-ci affirme avoir rencontré début 2009, à Malaga en Andalousie, deux barons de la drogue danois qui fourniraient et financeraient chacun l'un des deux camps rivaux.

La "guerre des gangs" qui entache l'image paisible de la capitale danoise, oppose d'un côté les Hells Angels, un gang de motards suspectés d'être liés au trafic de drogue, et de l'autre une bande en pleine ascension qui recrute parmi les immigrés.

Selon le Berlingske Tidende, Kasper Vetter aurait entendu à Malaga le fournisseur présumé des motards se plaindre auprès d'un représentant des Hells Angels de la concurrence croissante du réseau rival, de prix trop faibles et du fait "que les rues de Copenhague étaient trop calmes".

Quelques semaines plus tard, écrit le journal, plusieurs fusillades éclataient à Noerrebro, un quartier de Copenhague à forte population immigrée qui a été le théâtre des principaux affrontements.

Cité dans le journal, le directeur de la cellule enquête de la police danoise, Kim Kliver, sans vouloir commenter ces révélations dans le détail, a souligné que le témoignage lui paraissait fiable. "L'image décrite par Kasper Vetter du crime organisé dans le sud de l'Espagne colle parfaitement avec ce que nous observons: le conflit des gangs porte principalement sur le marché de la drogue et sur ses parts de marché", dit-il.

"Nous voyons des hommes de l'ombre, des Danois résidant à l'étranger, jouer aux échecs avec des vies humaines avec un cynisme effrayant", dénonce le policier.

Depuis quelques mois, le conflit entre les deux bandes connaît une accalmie, malgré quelques tirs sporadiques.

Le 17 juin, un ex-membre des Hells Angels qui avait collaboré avec la police pour éclaircir des trafics de drogue, a toutefois été la cible d'un attentat à la bombe contre sa voiture à Aarhus, dans l'ouest du Danemark. Il en est ressorti indemne.