Marseille : Greenpeace et les pêcheurs en viennent aux mains

Marseille : Greenpeace et les pêcheurs en viennent aux mains


La manifestation de Greenpeace, hier, sur le Vieux-Port de Marseille, se voulait pacifique. Mais la situation a vite dégénéré; les pêcheurs "petits métiers" s'estimant injustement accusés.


La manifestation organisée par Greenpeace, hier matin, sur le Vieux-Port de Marseille, a brusquement tourné à l'affrontement; les militants écologistes et les pêcheurs professionnels en venant aux mains devant des centaines de badauds et de touristes médusés. Quelques minutes plus tôt, une vingtaine de membres du groupe local Greenpeace Marseille avaient déployé, bien en vue devant les étals des pêcheurs, une grande banderole et des pancartes dénonçant la poursuite de la pêche du thon rouge en Méditerranée; espèce que l'association estime en danger immédiat d'extinction.

Estimant être accusés à tort compte tenu de leur mode de capture et donc injustement désignés à la vindicte du public, certains des artisans-pêcheurs "petits métiers" qui, comme chaque matin, commercialisaient leurs prises sur le quai de la Fraternité, ont alors violemment pris à partie leurs détracteurs. Tout en affirmant lutter contre la pêche industrielle et défendre l'activité artisanale, ces derniers décidaient de se retirer pour ne pas envenimer davantage la situation.

Cette brusque montée de tension mettait également fin aux discussions souvent intéressantes qui s'étaient engagées spontanément entre passants, pêcheurs et écologistes. Il faut dire que cette opération de Greenpeace, relayée dans toutes les grandes villes de l'Hexagone, intervenait dans un climat déjà très tendus, au lendemain de l'accrochage sanglant entre des thonniers-senneurs français et des militants écologistes au large de l'île de Malte.

Une flotte française dont les pêcheurs marseillais soulignent d'ailleurs qu'elle opère en toute légalité, dans le plus strict respect des dates et des quotas de pêche imposés par l'Union européenne; quotas qui attribuent notamment à la France le droit de capturer 13500 tonnes de thon rouge chaque saison. Mais pour le responsable de Greenpeace Marseille, Alain Perdrizet, "ce qui est légal n'est pas forcément légitime"; et de rappeler que "le militantisme actif est l'un des fondements de Greenpeace".