Des gardiens soupçonnés du meurtre d'un détenu en France

Des gardiens soupçonnés du meurtre d'un détenu en France

PARIS - Un ancien détenu de la prison de Fleury-Mérogis (Essonne) a déclaré devant un juge y avoir été témoin en 2007 du meurtre d'un prisonnier par des gardiens, a-t-on appris au parquet d'Evry.

Il a affirmé sur procès-verbal en avril avoir été victime, après les faits, de violences destinées à le faire taire, de la part de co-détenus eux-mêmes manipulés selon lui par le personnel pénitentiaire, a

expliqué le procureur adjoint Michel Lernoult.

Le détenu a été libéré le 12 juillet dernier.

"Nous avons opté pour l'ouverture d'une information judiciaire distincte pour 'violences volontaires en réunion et avec armes' où cette personne sera partie civile", a précisé Michel Lernoult à Reuters.

Dans un entretien au journal Le Monde, daté de mercredi, le détenu répète son récit, avec d'autres détails.

En déplacement à Marseille mardi, la ministre de la Justice, Michèle Alliot-Marie, a promis une enquête complète.

"Si les faits sont avérés, c'est quelque chose d'extrêmement grave. J'exige que toute la lumière soit faite. Il y a une enquête en cours et cette enquête doit permettre de déterminer ce qui s'est passé", a-t-elle dit aux journalistes.

La mort d'un détenu, Denis Ardon, à l'infirmerie de la maison d'arrêt de Fleury en août 2007, est avérée. Elle est imputée à un autre co-détenu, mis en examen pour coups mortels. Il venait de se battre avec lui lorsqu'il est arrivé à l'infirmerie.

Le nouveau témoin explique qu'en raison de son état d'énervement, Denis Ardon a été frappé en réalité par un gardien et mis à terre, jusqu'à ce qu'il ne bouge plus.

Les gardiens, qui ont été entendus en 2007, ont assuré n'avoir jamais porté aucun coup.

Le témoin a dit au juge d'instruction avoir été frappé à plusieurs reprises, dans les mois qui ont suivi, par des co-détenus agissant à la demande de gardiens, puis torturé au moyen de thermos bouillantes.

Après plusieurs tentatives de suicide, il a été transféré à la prison de Bois-d'Arcy, dans les Yvelines, où des traces des sévices ont été relevées.

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