Les violences se poursuivent à Urumqi

Les violences se poursuivent à Urumqi
Créé le 09.07.09 à 03h47 | Mis à jour le 09.07.09 à 03h47 | 0

La tension était toujours palpable hier à Urumqi. La capitale de la province du Xinjiang, au nord-ouest de la Chine, a été le théâtre d'incidents isolés mais très violents, malgré la présence de dizaines de milliers de membres des forces de l'ordre. Ces derniers ont été déployés pour séparer la ville en deux entre les quartiers des Ouïgours musulmans et ceux où vivent les Hans, l'ethnie majoritaire en Chine.

Pourtant, selon des journalistes sur place, des Hans ont été vus en train de rouer de coups des Ouïgours, avant d'être chassés par la police. La situation inquiète Pékin. Le président chinois, Hu Jintao, a décidé de faire l'impasse sur le sommet du G8 en Italie pour rentrer en Chine. « Ce retour précipité est le signe que le gouvernement prend ces émeutes au sérieux, mais nous craignons qu'il ne réponde pas de la bonne façon pour mettre fin à ces tensions ethniques si profondes », explique Phelim Kine, de Human Rights Watch. Hier soir, le maire d'Urumqi a affirmé que « les autorités contrôlaient la situation ». Le chef local du Parti communiste a, pour sa part, averti que toute personne coupable de meurtre lors des troubles serait condamnée à mort. Les émeutes de dimanche entre Ouïgours et Hans auraient fait 156 morts et plus d'un millier de blessés, selon le bilan officiel. Ces violences, les pires en Chine depuis des décennies, ont suscité des réactions internationales mesurées. La France, l'Union européenne, les Etats-Unis et l'ONU ont exprimé leur « inquiétude », fait part de leur « préoccupation » et ont appelé à la retenue. La Turquie, très liée au peuple turcophone ouïgour, a été plus sévère hier, estimant que les troubles avaient « pris la dimension d'atrocités ». Le dalaï-lama, le chef spirituel des Tibétains, s'est dit quant à lui « profondément attristé et préoccupé ». La flambée de violence à Urumqi est souvent comparée aux émeutes de Lhassa, la capitale du Tibet, de l'an dernier.
Sophie Cois avec AFP

http://www.20minutes.fr/article/338004/Monde-Les-violences-se-poursuivent-a-Urumqi.php