Accident du travail mortel au centre Leclerc

ROCHEFORT. Un chauffeur-livreur de 48 ans est décédé à la suite d'une chute de son camion-citerne de farine
Accident du travail mortel au centre Leclerc

Vendredi, peu après 9 heures, un chauffeur-livreur de la société les Meuniers du littoral (filiale du groupe Grands Moulins de Paris), qui avait chargé à l'établissement deux-sévrien de Mauzé-sur-le-Mignon (1), est décédé lors d'une livraison de farine au centre Leclerc de Rochefort, situé 68, boulevard du 11 Novembre.

Le parquet de Rochefort et l'inspection du travail de La Rochelle ont ouvert chacun une enquête à la suite de cet accident du travail mortel.

D'après les premières constatations des policiers rochefortais, le salarié, un père de famille de 48 ans, domicilié à Courant (près de Surgères), employé depuis 1994 des Meuniers du littoral, a fait une chute de près de 4 mètres, la hauteur du camion-citerne sur lequel il s'était juché.

Éventuelle déflagration

S'ils n'étaient pas en mesure de voir la scène, plusieurs employés du Leclerc disent avoir entendu une déflagration, bruit qui les faisait se diriger vers la citerne auprès de laquelle le chauffeur gisait, inconscient. Les sapeurs-pompiers et l'équipe médicale du Smur du centre hospitalier de Rochefort constataient le décès.

Il est aussi établi que le chauffeur-livreur avait engagé la procédure de transfert d'une partie de la farine de son camion, opération qui s'effectue, à mi-hauteur d'homme, par l'arrière du camion via un tuyau de la citerne raccordé à un autre au silo du client. Ce transfert s'effectue sous pression (via le compresseur du poids lourd), charge au salarié des Meuniers du littoral de constater ensuite que l'ensemble du produit a été transvasé, sachant que la farine est répartie en plusieurs compartiments dans la citerne. Le vidage d'une ou plusieurs de ces divisions étant en rapport avec l'importance de la commande du client.

Expertises ordonnées

Afin de faire la vérification du transfert de la farine, la direction régionale de la société de minoterie indique que le chauffeur est habilité à monter sur la citerne pour ouvrir la trappe de remplissage de chaque compartiment, espace qui doit alors ne plus être sous pression. Il est donc possible que ce soit lors de cette vérification que le chauffeur ait chuté.

L'éventuelle déflagration donne aussi à penser qu'une trappe d'un des compartiments sous pression se soit ou ait été ouverte, le chapeau obturant la trappe pouvant alors heurter le chauffeur. Les expertises requises par le parquet de Rochefort, investigations qui ont conduit à l'immobilisation du camion, devront ainsi explorer toutes les hypothèses. La détermination des circonstances et de l'origine du drame établira s'il y a eu une défaillance technique ou une erreur humaine.

Une autopsie du chauffeur-livreur a aussi été ordonnée. Ella a été effectuée vendredi, à La Rochelle.

(1) Cette société dispose aussi d'un site en Charente-Maritime, à Saint-Germain-de-Marencennes, soit une quarantaine de salariés avec le site des Deux-Sèvres.
SUD OUEST | Lundi 15 Juin 2009

http://www.sudouest.com/charente-maritime/actualite/article/619113/mil/4658634.html