Le pape Benoit XVI n'a jamais été dans les jeunesse hitlériennes indique Le Vatican

PELERINAGE
Les déclarations du pape sur la Shoah déçoivent en Israël
NOUVELOBS.COM | 12.05.2009 | 12:40

Les propos prononcés lundi par le souverain pontife ont été perçus comme "froids", "abstraits", suscitant déception et controverse.

Le pape et le président israélien Shimon Peres dans les jardins de la résidence de ce dernier lundi 11 mai. (Reuters)

Le pape et le président israélien Shimon Peres dans les jardins de la résidence de ce dernier lundi 11 mai. (Reuters)
Les discours du pape Benoît XVI concernant la Shoah ont été perçus comme "froids" et "abstraits", suscitant déception et controverse mardi 12 mai en Israël.
Le rabbin Méir Lau, président du Mémorial Yad Vashem de Jérusalem sur la Shoah déplore que le pape n'ait pas mentionné la participation des Allemands ou des nazis au massacre. Il lui reproche également de "ne pas avoir eu une seule parole pour demander pardon ou du moins exprimer remord ou compassion pour les victimes".

Le mot "assassinés" était attendu

Le rabbin Lau, rescapé des camps de la mort, a aussi remarqué que le souverain pontife avait parlé de juifs "tués" et non "assassinés", dans ses déclarations à l'intérieur de la Crypte du souvenir du site, sans spécifier leur nombre.
"Six millions de saints ont été assassinés et non tués", a ainsi souligné le ministre israélien de l'Intérieur Elie Yishaï.
Benoît XVI avait pourtant fermement condamné l'antisémitisme et le négationnisme, qu'il avait qualifiés de "répugnant", à sa descente d'avion à Tel-Aviv.
A Yad Vashem, il a souhaité que les "victimes ne périssent jamais ! Que leur souffrance ne soit jamais niée, discréditée ou oubliée", en invitant "toutes les personnes de bonne volonté" à demeurer attentives à (…) "tout ce qui peut conduire à de telles tragédies".

"Un ratage"

Pour Avner Shalev, directeur du Mémorial, interrogé mardi à la radio publique israélienne, ce discours est "important" mais " froid et abstrait", et ces propos sont un "ratage".
Reuven Rivlin, le président de la Knesset, le Parlement, a affirmé qu'il n'était pas "venu au Mémorial pour entendre un descriptif historique (…) sur les fait avérés de la Shoah, mais dans l'espoir qu'il (le pape) demanderait pardon pour notre tragédie due notamment aux Allemands et à l'Eglise. A mon grand regret, il n'y a rien eu de tel". Reconnaissant son "malaise" de se trouver présence d'un ex-membre des Jeunesses hitlériennes et de la Wehrmacht qu'il a désertée en 1944, Reuven Rivlin a préféré se faire représenter aux autres cérémonies officielles réservées au pape.
Le quotidien Yédiot Aharonot explique dans son éditorial que les gens attendaient simplement "une petite phrase forte et émouvante". En vain.

Israël "attend toujours plus"

David Safra, un expert israélien du Vatican, a souligné que le peuple israélien était déçu "aujourd'hui comme il y a neuf ans durant le pèlerinage de Jean Paul II, car il attend toujours davantage". Pourtant il estime qu'il "faut être conscient des énormes progrès réalisés par l'Eglise durant la dernière décennie dans ses relations avec le peuple juif".
Pour Sergio Minerbi, l'un des collègues, "Jean Paul II était un formidable acteur alors que Benoît XVI est insipide". Mais il estime que tous deux ont le même message: "la Shoah procède non pas de l'antijudaïsme millénaire de l'Eglise mais d'une idéologie païenne, le nazisme".

De nombreux voyages quand il était cardinal

Pour sa part, le grand rabbin David Rosen, chargé du dialogue inter-religieux au grand rabbinat d'Israël a expliqué que le "pape sera toujours critiqué" et ce "quoi qu'il fasse". Il a estimé que ceux qui l'attaquaient ne comprenaient "rien à l'Eglise et aux changements intervenus en son sein".
Grand connaisseur du judaïsme, Benoît XVI considère les juifs comme ses "frères aînés". A l'époque où il était cardinal, Mgr Joseph Ratzinger s'est souvent rendu en Israël pour oeuvrer à la conclusion de "l'Accord fondamental" signé en 1993 sur l'établissement l'année suivante de liens diplomatiques entre le Vatican et Israël.
Avant sa venue en Israël, Benoît XVI avait alimenté la polémique en multipliant les faux pas politiques ou théologiques. La communauté juive s'est trouvée blessée par la levée de levant l'excommunication de l'évêque négationniste Richard Williamson et la relance du processus de béatification du pape Pie XII, auquel les juifs reprochent son silence face au génocide nazi. (Nouvelobs.com)


Le pape n'a jamais été dans les jeunesse hitlériennes
Le pape et le président israélien Shimon Peres dans les jardins de la résidence de ce dernier lundi 11 mai. (Reuters)
Reuven Rivlin, président de la Knesset, avait déclaré éprouver un "malaise" en présence d'un ex-membre des Jeunesses hitlériennes, faisant référence à Benoît XVI. 12.05 à 12h40

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